
La maladie d'Alzheimer
En quoi la maladie d'Alzheimer a-t-elle un impact aussi bien sur les mécanismes mnésiques que sur l'environnement du malade ?
Symptômes cognitifs
Les fonctions cognitives d'un individu correspondent à l'ensemble des capacités de mémorisation, d’apprentissage, de connaissance, de raisonnement et de prise de décision. Le dysfonctionnement ou le trouble des fonctions cognitives sont à l'origine de ce qu'on appelle les symptômes cognitifs.
La perte de la mémoire constitue en règle générale le premier symptôme de la maladie d’Alzheimer.
Au stade initial de la maladie, cela concerne la mémoire épisodique, immédiate : une personne atteinte par la maladie a tendance à oublier les évènements récents, les rendez-vous ou encore à demander de l’aide à ses proches pour des choses qu’elle était auparavant capable de faire par elle-même.
Par ailleurs, au fur et à mesure qu’elle se propage, la maladie d’Alzheimer affecte les autres types de mémoires de l’individu (voir: les différentes mémoires).
La mémoire du travail donne à une personne la possibilité de raisonner, d’organiser sa pensée et de décider à partir d’un cumul d’informations ayant été intégrées à différents moments puis laissées à disposition. Une personne atteinte par la maladie peut donc voir ses facultés de raisonnement fortement diminuées du fait de son incapacité à cumuler des informations et à les organiser.
La perte de la mémoire à long terme peut se caractériser par une perte du sens de l’orientation chez le malade même sur des trajets qu’il a l’habitude de réaliser. De plus, ce handicap entraine une incapacité à enregistrer de nouveaux souvenirs.
Les autres symptômes cognitifs apparaissent progressivement selon l’évolution des lésions cérébrales.
Ainsi, les troubles de la mémoire sont accompagnés de troubles liés au langage.
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Lorsque la maladie est à un stade précoce, ce symptôme se traduit par des difficultés d’expression : la personne utilise un vocabulaire pauvre et cherche ses mots.
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A un stade plus avancé, la personne ne fait souvent usage plus que d’un seul mot ou son dont elle fait varier la tonalité pour tenter de s’exprimer : elle est alors quasiment incompréhensible. A terme, elle aura perdu la capacité de parler.
A NOTER
Les capacités de compréhension connaissent une régression progressive chez une personne atteinte d’Alzheimer.
En effet, au début de la maladie, seuls le vocabulaire et les phrases complexes sont incomprises alors qu’à un stade avancé, même les phrases simples et le vocabulaire de base apparaissent incompréhensibles pour le malade.
Ce document est représentatif de l'évolution des troubles gestuels (concernant l'écriture) qui surviennent dans la maladie d'Alzheimer années après années.
Des troubles gestuels peuvent constituer des symptômes de la maladie d’Alzheimer
La personne malade peut voir ses capacités gestuelles diminuer au fur et à mesure que la maladie évolue, jusqu'à ce qu'elle devienne incapable de se mouvoir.
En premier lieu, l'exécution des gestes compliqués tels que l'écriture se perd.
Dans un second temps, même les gestes élémentaires deviennent irréalisables: par exemple, à un stade critique de la maladie, le malade ne peut parfois plus mâcher ni avaler des aliments.
De ces troubles d’ordre gestuel résulte donc une importante perte d’autonomie : la personne atteinte par la maladie d’Alzheimer se trouve alors dans une situation qui l’oblige à demander de l’aide pour s’habiller, se laver ou encore faire la cuisine.

La maladie d’Alzheimer entrave l’attention, le raisonnement et la planification: on parle alors de troubles des fonctions exécutives.
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Une personne malade n’arrive pas à concentrer son attention sur une tâche telle que tenir une discussion avec quelqu’un.
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Il arrive souvent que la personne ne soit plus capable de raisonner par elle-même, de comprendre la logique d’un mécanisme ; ce qui entraine par exemple l’incapacité à gérer un budget.
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Aussi, faute de concentration, il arrive qu’elle ne puisse plus être capable de s’organiser, par exemple, pour recevoir ses amis à diner.
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En plus d’abandonner les tâches trop difficiles à réaliser pour elle, une personne malade devient de plus en plus inapte à réaliser simultanément deux actions différentes.
Malgré tout, un minimum de compétences peuvent subsister chez certains individus.
On relève en général chez les individus atteints d’Alzheimer, des troubles relatifs à la reconnaissance, aussi appelés agnosies.
Les agnosies correspondent à l’incapacité d’une personne à identifier ce qu’elle perçoit.
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L’agnosie la plus fréquemment observée est l’agnosie visuelle : l’individu malade ne parvient pas à reconnaitre ce qu’il voit (qu’il s’agisse d’un objet tout à fait commun ou même d’un proche).
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Par ailleurs, lorsque la personne est incapable de reconnaitre les choses qu’elle touche, les odeurs qu’elle sent et les bruits qu’elle entend, on parle respectivement, d’agnosie tactile, olfactive et auditive. Parfois, la personne peut entendre, percevoir les bruits de son environnement, comme par exemple, de la musique sans être capable d’écouter, c’est-à-dire de comprendre ou d’identifier les paroles.