La maladie d'Alzheimer
En quoi la maladie d'Alzheimer a-t-elle un impact aussi bien sur les mécanismes mnésiques que sur l'environnement du malade ?
Causes et facteurs de risque de la maladie
Les chercheurs ont réussi à mettre en évidence les deux lésions responsables du développement de la maladie d’Alzheimer chez un individu (voir: II. La maladie/Les mécanismes pathologiques), cependant, les causes de la maladie sont encore mal connues.
Néanmoins, l’épidémiologie, les statistiques réalisées sur la population atteinte d'Alzheimer et l’analyse des antécédents des malades ont permis de montrer que certaines circonstances accélèrent et favorisent l’apparition de la maladie d’Alzheimer; on parle de « facteurs de risque ». Seule la combinaison entre plusieurs facteurs de risque peut être à l’origine des lésions cérébrales qui conduiront ensuite à l’apparition des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer.
Tout d’abord, l’âge et le sexe d’un individu s’avèrent être des facteurs déterminants. En effet, les personnes de plus de 80 ans sont les plus susceptibles d’être atteintes d’Alzheimer (15% de la population des plus de 80 ans sont touchés par la maladie) d’autant plus si ce sont des femmes puisque 60% des malades d’Alzheimer sont des femmes.
Prévalence de la maladie d'Alzheimer par groupe d'âge
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Ensuite, les facteurs de risques peuvent être de caractère cardiovasculaire : le diabète, l’hypertension artérielle ou encore les troubles lipidiques (l’excès de cholestérol) favorisent le développement des pathologies telles que la maladie d’Alzheimer ; l’hypertension artérielle n’agit pas sur l’apparition des lésions mais sur leur expression.
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Par ailleurs, plusieurs études ont permis de montrer que l’éducation, le niveau culturel d’un individu pourraient influer sur la survenue des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer : le fait d’avoir eu un long cursus scolaire et d’avoir pratiqué des activités physiques et des activités intellectuelles qui stimulent ses neurones tout au long de sa vie permettraient de retarder l’apparition des symptômes. De plus, il s’avère qu’un individu qui est en bonne santé mentale, qui fait preuve d’optimisme et qui a des relations sociales voit le risque d’être atteint d’Alzheimer s’amenuiser.
Même si cela ne concerne qu’une minorité de personnes (1% des malades), il arrive parfois que la maladie soit due à des mutations génétiques : il s’agit de la forme « familiale » de la maladie d’Alzheimer. Dans de telles familles, beaucoup de membres sont touchés par la maladie, souvent de façon précoce : les mutations s’expriment en général avant 40 ans.
Dans 99% des cas, la maladie d’Alzheimer n’est pas due à une anomalie génétique : on parle donc de forme sporadique.
En revanche, il semblerait qu’il existe des prédispositions génétiques à la maladie d’Alzheimer. Le gène ApoE existe sous trois formes alléliques (e2, e3, e4) et est responsable de la synthèse de l’apolipoprotéine E qui est chargée de l’entretien et du remodelage des membranes neuronales.
Des chercheurs ont mis en évidence le fait que les individus homozygotes pour le quatrième allèle (e4) sont plus exposés à la maladie d’Alzheimer que s’ils étaient hétérozygotes pour ce même allèle ; les individus hétérozygotes ayant eux-mêmes plus de risque d’être atteints que les personnes ne possédant pas l’allèle e4. Il semblerait aussi que l’allèle e2 ait un rôle plus protecteur que l’allèle e3 face à la maladie.
Enfin, on notera qu’aucune des formes du gène ApoE évoquées précédemment n’entraine automatiquement l’apparition de l’Alzheimer : ces variations du gène sont seulement associées à des risques plus ou moins importants.
Des études ont permis d’émettre des hypothèses quant au rôle que pourraient jouer plusieurs facteurs « secondaires » dans le développement de la maladie. On ne citera ces facteurs qu’à titre d’hypothèse puisqu’ils font encore l’objet de nombreuses controverses :
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Le tabagisme est connu pour être à l’origine de nombreuses maladies cardio-vasculaires et cognitives : il semblerait donc que les fumeurs ont plus de risques d’être atteints d’Alzheimer que des individus non-fumeurs.
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D’après plusieurs études récentes, les traitements hormonaux font partie des facteurs entrainant la maladie d’Alzheimer.
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L’ ingestion d’aluminium constitue pour certains chercheurs un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer.