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Interview de Mr Baudry

Interview de Mr Baudry, dont la femme, maintenant décédée, était atteinte de maladie d'Alzheimer.

Comment vous êtes-vous rendu compte que votre femme était atteinte d'Alzheimer?

 

Tout d’abord, il faut savoir que ma femme n’était pas fortement atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle avait aussi d’autres problèmes de santé qui l’empêchait de marcher. La maladie d’Alzheimer est apparue très progressivement, je ne me souviens pas m’être rendu compte d’un coup que cette maladie atteignait mon épouse.

C’est son médecin généraliste qui s’en est aperçut. Au début d'un rendez-vous , il lui montre une suite de trois chiffres. Puis, à la fin du rendez-vous il lui demande de lui redire la suite de chiffres qu’il lui avait montré. C’est alors que ma femme lui répond une série complétement différente de celle du départ et que le médecin conclut qu'elle peut être atteinte d'Alzheimer.

Votre femme était-elle suivie par des médecins spécialistes ?

 

Oui. Les neurologues suivaient l’évolution de sa maladie, sans pouvoir cependant l’aider à proprement parler. Comme me l’a dit une fois un psychiatre, on ne peut rien faire pour l’aider puisqu’elle l’oublierait l’instant d’après.

Etiez-vous accompagné pour aider votre femme ?

 

Mes deux filles n'habitent pas très loin de la maison, elles pouvaient donc y passer régulièrement, plusieurs fois dans la journée si nécessaire pour aider ma femme. Des infirmières venaient souvent à la maison pour administrer des soins à ma femme. Dans les derniers temps elles venaient jusqu'à trois fois par jour.

Pouvez-vous me donner un exemple du rôle que vous ou que vos enfant avaient auprès de votre femme ?

 

Il devenait de plus en plus difficile pour ma femme de bouger, ce pourquoi j’ai acheté un déambulateur, puis une chaise roulante. Vers la fin, elle n’était même plus capable de se lever de son lit pour aller au toilette, alors qu’il n’y avait que quatre mètres à parcourir. Il fallait donc l’accompagner dans tous ses mouvements: elle n’avait plus aucune autonomie.

Etait-elle consciente de sa maladie ?

 

Non. Je ne pense pas. On ne lui a évidemment pas dit qu’elle était atteinte d’Alzheimer. A mon avis elle ne s’en rendait pas compte ; elle devait se dire que c’était comme ça. Pour elle sa perte de la mémoire est en quelques sortes devenue une routine.

 

Quels impacts la maladie d’Alzheimer a-t-elle eut sur votre vie quotidienne ?

 

C’était très difficile. Par exemple, ma femme ne se souvenait plus de ce qu’on lui avait raconté la veille ou la semaine d’avant. Par contre, elle se souvenait très bien de sa jeunesse. Par instant, il lui revenait des bribes de mémoire, elle avait un comportement presque normal le temps de quelques dizaines de seconde tout au plus. C’était très pénible.

Progressivement, ma femme ne parlait plus, elle ne comprenait pas forcément le sens de ce qu’on lui disait : Elle semblait en dehors du temps. D’un point de vue pratique, ma femme ne s’occupait plus de rien. Elle ne pouvait plus cuisiner ou faire les courses. Pour ma part je n’ai pas trop souffert. Bien sûr, c’était très pénible pour moi de voir ma femme s’éteindre petit à petit, mais j’étais heuresement accompagné par mes filles.

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